jeudi 11 décembre 2008

mercredi 10 décembre 2008

Surprise...


Alice l’attendait, assise sur le muret de ce parking sans vie de cette banlieue sans âme.




Ses longues jambes croisées luisaient au soleil, par la grâce, le mot n’est pas trop fort, du nylon noir qui épousait à la perfection le galbe de sa cuisse, la finesse de son mollet.

C’était à dessein qu’elle avait relevé sa jupe, ou du moins n’avait-elle rien fait pour la remettre en place, donnant ainsi à voir qu’elle était une femme de goût jusqu’au moindre centimètre carré de ses dessous.
C’était peu dire qu’elle assumait parfaitement sa féminité, mais sans pour autant en jouer ou en surjouer comme d’autres, et comme aurait pourtant pu le penser n’importe quel passant égaré sur ce parking, en apercevant au passage la lisière de ses bas sous sa courte jupe retroussée.
Non, elle était féminine parce que ça lui semblait simplement naturel. Elle était féminine comme d’autres sont gauchers ou d’autres encore ont de l’humour, c’était comme un don de la nature, c’était seulement une évidence. Elle en avait envie, elle en avait besoin et puis enfin cela servait ses desseins…

Sous le doux soleil de ce début d’été, elle feuilletait négligemment un magazine en l’attendant. Elle jubilait intérieurement de la surprise qu’elle allait lui faire et avait un peu de mal à ce concentrer sur la lecture de ce qui n’avait de toute façon aucun intérêt particulier. Elle pensait à lui, et lui en avait, de l’intérêt...



Ses jambes…

Avant même d’avoir compris que c’était elle, c’est la première chose qu’il vit au loin, en marchant vers sa voiture…Que diable pouvait bien faire une femme avec de telles jambes sur ce morne parking, à cette heure avancée de la journée? D’habitude quand il partait du travail, il ne restait que deux ou trois voitures sur le parking, dont la sienne, et à part quelques écureuils, il n’y avait plus âme qui vive dans un rayon de 500 mètres au moins…

Alors une femme comme ça, ici…

Son sang de fétichiste ne fit qu’un tour, et l’angoisse qui l’étreignait sans explication rationnelle à chaque fois qu’il croisait une jolie femme en jupe, cette angoisse qu’il parvenait enfin à canaliser depuis qu’il l’avait rencontré, il la sentait pointer de nouveau.

Il aurait eu besoin d’elle, là, tout de suite.

Il n’allait pas tarder à se sentir immensément malheureux, c’était le sentiment absurde et unique qui le submergeait dans ces moments là…

Comme toujours, tiraillé entre le besoin de voir de plus prés pour étancher sa soif de féminité, et l’envie de faire demi tour pour fuir cette réalité qui le faisait souffrir, il se sentait de plus en plus mal en marchant vers sa voiture,il fallait tout de même bien qu’il la rejoigne.
Il maudissait ce Dieu auquel il ne croyait même pas,de mettre sans cesse sur son chemin de telles créatures, et même jusque sur SON parking.
Il ressentait à chaque fois cela presque comme une punition divine, il se demandait pourquoi un tel acharnement, ce qu’il avait bien pu faire dans une autre vie, ou même dans celle-ci, pour mériter ça..

A mesure qu’il avançait, il finit par comprendre que c’était elle et il cru bien qu’il allait défaillir.

Il pensa d’abord au parcours du combattant qu’elle avait du faire pour venir du centre de Paris jusqu’à lui, le RER puis un bus de grande banlieue aux horaires approximatifs. Puis d‘un coup, bêtement, il eu peur qu’elle ait une mauvaise nouvelle à lui annoncer de vive voix pour avoir pris la peine de faire ainsi le trajet….dans cette tenue…

Et puis son sourire quand elle le vit arriver le rassura et l’apaisa d’un seul coup…

Elle se leva et lui tendit la main droite qu’il prit du bout des doigts. Il posa un baiser léger sur le dos de sa main, comme il en avait la permission, et en baissant les yeux il lui demanda ce qu’elle faisait la.

Elle avait juste envie de le voir et de voir enfin où il travaillait, d’entrer encore un peu plus dans sa vie. Comme si elle voulait qu’il sente bien que nulle part il ne serait à l’abri de son joug et donc de son amour…comme pour le rassurer de ça aussi…

Elle lui caressa la joue du revers de la main

«Je conduis, passez moi les clés »


Il ne se fit pas prier. Il aimait sentir l’autorité naturelle qu’elle avait sur lui, sentir ce moment ou il lâchait prise, s’en remettait à elle, totalement…
Dans les stéréotypes des rapports hommes-femmes, il devenait ainsi un peu la femme et elle devenait l’homme, et il aimait cette idée plus que tout. Il savait maintenant que c’était ça qu’il avait cherché en vain pendant des années, une femme de pouvoir et d’autorité, une femme qui décide de tout pour lui…
Une femme castratrice sans doute, oui, et après ?…C’était ça dont il avait besoin, c’était ça qui le rendait enfin épanoui, c’était ça qui lui donnait confiance en lui…

Et puis elle y trouvait tellement son compte elle aussi. Le pouvoir qu’elle avait sur lui et la facilité avec laquelle il se prêtait à ses demandes la grisait totalement…Non pas parce qu’elle était convaincue d’une quelconque suprématie de la gente féminine, et lui non plus d’ailleurs…Elle ne se sentait nullement féministe et ne se reconnaissait pas dans ce combat la. Il s’agissait simplement de deux personnes avec la même vision des rapports humains, une parfaite symbiose, mais les rôles auraient parfaitement pu être inversés. Mais ils étaient ainsi définis, elle le dominait naturellement, et il s'y prêtait de bonne grâce....ou plutôt non, ils n'étaient même pas définis, ils étaient tacites, rien n’était programmé et tout semblait évident et naturel. Rarement elle devait lui dire ce qu'il avait à faire, et c'est ça qu'elle appréciait par dessus tout, en plus de sa soumission...

Il fit ainsi le tour du véhicule et lui ouvrit la portière en parfait gentleman.

Il se délectait du spectacle de sa jupe retroussée pendant qu’elle s’installait, un sourire illumina son visage, une bosse gonfla son pantalon.

Elle les remit en place, sa jupe et lui...

« Baissez les yeux…et puis vous banderez quand on vous le demandera »

Il se sentait humilié mais heureux. Ce paradoxe finirait bien par le rendre fou, se disait-il parfois.

Il fit le tour de la voiture, s’installa sur le siège passager, posa les mains à plat sur les cuisses, tête baissée, comme il en avait pris l’habitude.

Elle attrapa sa main gauche et lui fit caresser doucement sa cuisse, remontant jusqu’à la lisière du bas. En plus d’être ostensible, son érection, au simple contact du nylon, en devint presque douloureuse.

Elle reposa vivement la main sur le pantalon de son amant et démarra...

«Rentrons, j’ai hâte de vous corriger »